///// Isolation du plancher en terre-paille
Les caissons du plancher sont remplis avec du terre-paille, matériau bon marché et écologique par excellence. La terre provient des fouilles, et la paille, de producteurs locaux. Si le matériau présente de bonnes qualités thermiques pour une charge moyenne d’argile (lambda : 0,078 pour 212Kg/m³ ref. essai Cofrac – www.terrepaille.fr), le mélange choisi est volontairement plus gras c’est-à-dire très chargé en terre afin de maximiser l’inertie du bâtiment. La difficulté d’une maison bois, plus particulièrement dans le sud-ouest, n’étant pas de se protéger du froid mais du chaud, il est indispensable d’apporter de la masse dans les parois afin de permettre la régulation des températures. L’inertie sera encore renforcée, par la suite, avec la réalisation de chapes liquides et d’enduits intérieurs.
///// Poutres de toit
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La toiture du volume rectangulaire est composée de poutres en I confectionnées sur place à l’aide de chevrons et d’OSB. Cette fabrication maison est bien moins chère que les poutres en I disponibles sur le marché. Cette version « cheap » a pu être adoptée étant donnés la faible portée et le faible poids de la couverture. Toutefois des chevrons intermédiaires sont ajoutés pour renforcer l’âme des poutres, particulièrement au droit de la jonction entre dalles OSB.
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///// Solivage et ossature des murs
Le plancher et les murs nord et est sont constitués d’éléments massifs en douglas équarris. La section des solives a été définie suivant l’épaisseur d’isolation voulue : 30cm. Et la section des montants de l’ossature des murs et a été réduite au minimum : 4,5cm x 14cm . Les montants sont espacés de la longueur des bottes de paille.
///// Montage des pilotis et des colonnes
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Les premiers éléments montés sont les pilotis qui font la liaison nord entre le volume rectangulaire et la rotonde. Les pilotis sont reliés entre eux par une croix de St-André. L'ensemble est assemblé au sol avant d'être élevé. Au préalable, les pieds sont brûlés pour « stériliser » le bois et renforcer sa résistance à l’humidité. Un système de cordage permet l'équilibre et l'aiguillage des poteaux pendant le montage.
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///// Ecorçage et taille des troncs
La taille s'effectue à l'aide d'un cordex mélangé à de la poudre de craie. Tiré aux extrémités des troncs, tendu puis lâché, le cordex marque à la poudre, l'axe des troncs ; axe de référence qui servira à la réalisation des entailles.
///// Transport des colonnes et pilotis
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Le transport des colonnes et des pilotis ne pouvait pas s’improviser ! C'est qu'il s'agissait de bouger pas moins d'une vingtaine de troncs dont les plus longs font près de 8m, les plus larges dépassent les 45cm de diamètre et, pas secs, ils approchent aisément la demi tonne!
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///// Des châtaigniers ronds pour les colonnes et les pilotis
Les apiculteurs, Lise et Olivier, possèdent des hectares de châtaigniers à côté de Gourdon. Et, c'est très généreusement, qu'ils nous ont proposé de prélever nos pilotis et colonnes au sein de leurs bois : de magnifiques futs rectilignes, hauts d’une quinzaines de mètres, âgés en moyenne d’une quarantaine d’années ; l’idéal ! Par ailleurs, les châtaigniers, en plus de posséder de très bonnes qualités structurelles, sont insecticides et imputrescibles c’est-à-dire que leur utilisation en construction ne nécessite aucun traitement !
Les arbres sont choisis en fonction de leur diamètre et de leur rectitude. Pour simplifier l’abattage et éviter « l’encrouage » des troncs, Fabien démonte d’abord le houppier. Une fois au sol, le branchage est débité en bois de chauffage ou réduit en copeaux. Fabien procède ensuite à l’abattage et Olivier débarde les grumes en bordure.
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///// L'arboriste maçon
Des pierres de récupération sont utilisées pour le soubassement. Les cordeaux tirés, les grosses pierres sont posées sur leur côté le plus assisé présentant si possible leur plus belle face en façade alors que les plus petites sections remplissent les interstices. L’ensemble est scellé au mortier de chaux.
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///// Des fondations cyclopéennes
Il s'agit de fondations réalisées à partir de grosses pierres liées entre elles avec un béton de chaux. Dépourvues de ferraillage et de ciment, les fondations cyclopéennes sont une solution écologique d’une qualité exceptionnelle. Car, en plus d’avoir un meilleur bilan carbone que les fondations en béton ciment armé, ce type d’ouvrage a également une meilleure plasticité. Un atout majeur qui lui permet de suivre les mouvements du bâtiment et du sol. Cela explique, sans doute, pourquoi on en trouve des vestiges dans les zones sismiques. Par ailleurs, l’utilisation de chaux garanti aussi une meilleure gestion des remontées capillaires et diminue le risque d’eau stagnante. Actuellement cette technique ne bénéficie d’aucun DTU, un triste constat au vu du nombre de bâtiments millénaires érigés sur ce type d’ouvrage et au regard du triste impact environnemental des fondations en ciment armées « normées ».
Précautions :
Si elles sont pertinentes dans bien des cas, les fondations cyclopéennes sont à proscrire dans les zones soumises aux gonflements et retraits d’argile ainsi que dans tous les sols impropres à la construction.
Difficultés de la technique :
Trouver des pierres suffisamment grandes mais pas trop ! Les carrières ont l’habitude de produire ou, des gravats de petites sections ou, des empierrements. L’inconvénient des petites sections; elles requièrent une quantité de chaux plus importante, ce qui augmente considérablement le prix des fondations. On parle alors de « béton de chaux ». Quant aux empierrements, leur inconvénient, c’est d’être souvent trop lourds pour être manipulés à la main. L’idéal est de travailler avec des pierres allant de 1 à 60kg.
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///// Au début c'était un bois
Au début c’était un bois, ou plutôt un taillis dense de chênes, de charmes et de tilleuls, âgés tout au plus de 12 ou 13ans ! Bref, pas de quoi se pavaner, pas de quoi faire des cabanes dans les arbres, et pas une once de pelouse qui permettrait de prendre le recul pour observer l’ensemble. Non ! L’horizon est bien bouché. Et, pour appréhender le terrain, la seule option possible est de déambuler au milieu des futs rectilignes.
Assez vite, une pente nord-est se dessine ; pas top pour une conception bioclimatique ! Heureusement le terrain est vaste ; un peu plus d’un hectare. Et, qu’est-ce qu’un terrain exposé nord-est quand il fait un peu plus d’un hectare ? Et puis, la contrainte est créatrice, non ? Alors, on n’y croit et on se lance !
Fabien est arboriste grimpeur et gère seul le défrichement pour l'implantation de la future maison. Chaque abattage fait l'objet d'une réelle interrogation quant à sa nécessité et chaque arbre tombé est revalorisé en brf (copeaux), en bois de chauffage ou participe à la création de buttes permacoles.
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